Juin 2022 au bureau
« Et soudain l’alouette se mit à chanter. Dans sa misérable retraite où elle sautillait gauchement, elle chanta le refrain de ses sœurs, les libres filles de l’espace qui montent dans l’air bleu du matin pour dire au soleil : je vous aime. En pleine ville, la voix d’une alouette en cage est insolite et fragile. C’est un ramage d’enfant dans une bataille. Les petites vocalises, dix fois répétées, assourdies par le vacarme urbain, ne trouvent plus le chemin du ciel. Elles retombent en notes éparses et hachées sur la foule indifférente et il faut une oreille bien fine pour les saisir. Mais que l’ouïe les recueille et l’on entend alors ce que dit l’alouette captive. Elle dit : je chante !... Et pourtant !...N’y a-t-il donc pas une autre vie ? »
Abel Lurkin
Huile sur panneau (45 X 60cm)
Liège, 1885 – Bressoux, 1945
La vie laborieuse des petites gens anime le peintre Joseph-Simon BURNET. Les coins populaires de Liège l’attirent donc assez naturellement dès ses premiers pas artistiques. On se souvient notamment de ses potales en Outremeuse et de scènes animées de divers quartiers de notre belle cité ardente. Ensuite, il se consacre plutôt à la nature et à l’Ardenne en particulier. La scène devant nos yeux, non datée, relèverait donc plutôt de sa première partie de carrière.
L’histoire des halles remonte au XIème siècle. Il fallait alors une autorisation du chef de l’état pour s’établir. Les corporations en assuraient la gestion. Peu à peu, les droits de préemption furent rachetés par la ville. Cela provoque leur fin, elles sont remplacées par des marchés périodiques.
Ce bâtiment, (re)construit entre 1544 et 1546, constitue le seul témoin intact de la vie civile liégeoise du XVIème siècle. Il est en effet l’unique exemple à avoir survécu à la dissolution des corporations qui faisaient autrefois la force de Liège. Ces structures ont ainsi géré, entre autres, la halle des drapiers en Feronstréee ou encore celle des vignerons, au coin de la rue du Pont.
Les mangons, professionnels de la viande, occupent le site jusqu’en 1980. Il est le premier du genre en Belgique et précèderait même la première boucherie de Paris. La porte face à la Meuse comporte encore et toujours leur blason. Le bœuf se détache sur un perron d’or, le tout sur un fond rouge. Comme toute corporation, un règlement strict régissait la vie de ce métier. Ainsi, les négociants ne pouvaient acheter de la viande, avant onze heures sonnant à la cathédrale Saint-Lambert. Les petits consommateurs avaient ainsi plus de chance de trouver une pièce à leur goût.
De nombreux projets font vivre le bâtiment depuis 1822, date à laquelle la Ville de Liège en devient propriétaire. Une école, une bibliothèque ou encore des bureaux en représentent certains exemples.
Depuis 2016, la Maison du Tourisme du Pays de Liège a investi les lieux. Elle y propose le départ de nombreuses promenades guidées à la rencontre du patrimoine liégeois. Quelle meilleure affectation pouvait-on rêver ?
Afin de découvrir cette œuvre parmi d’autres, Jacques GOIJEN vous accueille à l’église du Grand Séminaire du 06 au 28/08. Il vous y fera découvrir les perles du mouvement de l’école liégeoise du paysage, pour le plus grand plaisir de vos pupilles.
Julien GOIJEN
